Presse : Lu dans le Parisien du 2 octobre 2010

Manuel Valls sur le canapé rouge de Drucker

Le député maire PS d’Evry sera l’invité, demain, de l’émission « Vivement dimanche », sur France 2. Une reconnaissance pour ce candidat déclaré à la présidentielle de 2012.

La consécration. Passer dans l’émission « Vivement dimanche », présentée par Michel Drucker sur France 2, n’est pas donné à tout le monde. Demain, c’est le député-maire PS d’Evry, Manuel Valls, qui a le « privilège » de s’installer sur le célèbre canapé rouge.

Au même titre que le patron du Parti de gauche, l’ex-sénateur essonnien Jean-Luc Mélenchon, le président du MoDem François Bayrou ou la ministre UMP Christine Lagarde, qui seront les prochains invités politiques.

Le député n’est pas là par hasard. « Les spécialistes disent que c’est un homme qui va compter à gauche dans les années à venir », selon le présentateur. Le socialiste, qui s’est préparé à l’exercice avec son entourage, devait participer à l’émission l’an passé. Pour des raisons de calendrier, « cela n’avait pas pu se faire », confie Manuel Valls. Mais cette fois, le timing est parfait. Le président de la communauté d’agglomération Evry Centre Essonne est candidat aux primaires pour la présidentielle au sein du PS.

Du raisin de Villabé pour Jean-Pierre Coffe

Passer dans « Vivement dimanche », qui revendique 3 à 6 millions de télé spectateurs, donne un sacré avantage. Le très médiatique socialiste peut ainsi mieux se faire connaître aux quatre coins de la France. « Cette émission permet de montrer un politique sous des aspects plus personnels, son itinéraire, ses proches, apprécie l’intéressé. Sans tomber dans l’excès. » Seule sa femme, « son amoureuse », répète-t-il à l’envi, la violoniste Anne Gravoin, le rejoint sur le plateau.

Selon le principe même de l’émission, Manuel Valls livre ses souvenirs d’enfance : les dimanches à Barcelone, « tranquilles et chaleureux », où son père, artiste peintre espagnol, « s’arrêtait de travailler l’après-midi pour s’occuper » de lui et de sa sœur. Le Catalan se remémore aussi l’arrivée de la télévision dans la maison en 1978 et de la Coupe du monde qu’il regardait en noir et blanc. Amoureux d’opéra — la soprano Sandrine Piau est d’ailleurs son invitée —, le politique de 48 ans fait découvrir quelques-uns de ses coups de cœur, comme la chanteuse Zaz, Raphaël ou encore Tété. Dans une partie plus politique, il fait venir la députée Aurélie Filipetti, qui ferait une bonne « ministre de la Culture » dans un gouvernement nommé par le président Valls. « Il faut gagner la présidentielle avant de se répartir les fonctions », concède le prétendant à l’Elysée. Autre combat cher au député : la laïcité et l’interdiction du voile, évoquées par Sihem Habchi, présidente du mouvement des Ni putes ni soumises. Parmi le parterre d’invités, il y a aussi ses copains de vingt ans avec qui il a milité au côté de Michel Rocard, le criminologue, conseiller du président Sarkozy et franc-maçon Alain Bauer et le publicitaire d’Euro RSCG Stéphane Fouks. « Chacun a fait ce pour quoi il était fait, constate ce dernier. Manuel était le meilleur pour faire de la politique. Il va nous surprendre. »

Durant l’émission, le politique n’en oublie pas Evry. Il se transforme d’ailleurs en guide touristique et fait découvrir cette ville « qui ressemble à la France de demain ». Et il ramène même du raisin de Villabé, pour obtenir les faveurs du chroniqueur gastronomique Jean-Pierre Coffe. Et pour cause. Le défenseur du terroir le malmène quelque peu. Il regrette qu’il n’ait pas quitté sa carapace pour faire « voir l’humain ». Pourtant, Manuel Valls se sentait « détendu ». Mais on ne change pas sa nature comme ça. « Je suis quelqu’un de sérieux », admet-il après l’enregistrement.